Une société plus juste, une Europe plus intègre




En cette période électorale, chacun rêve à un monde meilleur.
Si j'étais candidate, voici quelles seraient les lignes de force de mon programme.

1. Promouvoir une autre conception de l'emploi basée sur la gestion des connaissances. Cette nouvelle approche se situe aux antipodes de la politique impulsée actuellement par l'Europe et les Etats membres. La stratégie de Lisbonne, en employant la MOC et le benchmarking s'est trompé d'outils. La politique du gouvernement actuel n'est qu'un épouvantail qui n'ose pas regarder en face les oiseaux de proie qui nous guettent. Au contraire, c'est la ressource essentielle qui est gâchée : la force de travail et la créativité.

2. Réorganiser les institutions de l'intérieur et en les décloisonnant pour en ressusciter la raison d'être, en améliorer le fonctionnement, notamment en termes d'information et de gestion. Lutter contre la corruption à tous niveaux, promouvoir la justice et la mixité sociales. Plus particulièrement pour les institutions européennes, un problème va se poser à moyen terme si des mesures préventives ne sont pas prises. En effet, les immigrés de seconde génération sont en réalité la vraie chance de la "citoyenneté européenne" instaurée par Maastricht. Or, par le système d'éducation actuel, la carrière européenne devient affaire de famille tout comme les privilèges d'autrefois (cf l'éducation "européenne" réservée aux enfants des fonctionnaires déjà nommés).
Il n'est pas normal que les assistants parlementaires n'aient pas de statut, pas normal non plus, que la politique soit réservée à des "familles", quelle que soit leur qualité : l'Europe et ses valeurs doit être ouverte à tous.

3. Réconcilier économie, socialisme et écologie afin de faire face durablement aux défis de la planète et de la mondialisation.

4. Parce que les femmes sont actrices de développement face aux enjeux mondiaux, il est primordial de réconcilier la pratique inégalitaire et la législation qui instaure une égalité hommes-femmes de droit. Notamment l'égalité économique en matière de salaire (prévue par le TCE) et défendable en Cour européenne de Justice. Notamment renforcer la législation en matière de harcèlement moral dont les victimes "types" sont : femmes, plutôt jeunes, d'origine immigrée.

5. Face à la crise, si des fonds publics sont investis dans les banques et les entreprises, ne faudrait-il aussi promouvoir le modèle de la participation des travailleurs à la possession de leurs moyens de production, la possession de l'entreprise ?

6. Refonder les politiques en matière de coopération et de développement, en promouvant le partenariat et le lien de la diaspora avec sa culture et son pays d'origine, notamment sur le terrain de l'emploi. Distribuer autrement les finances disponibles afin d'atteindre plus précisément, directement les ayant-droit.

7. En revenir littéralement aux droits de l'homme.

8. Utiliser la culture, sous toutes ses formes, comme levier politique pour retisser le lien social et coordonner des mondes divergents qui font partie de notre réalité paradoxale.
Explorer les enjeux et légitimer les nouvelles voies de création qui ont émergé des nouveaux media et de la révolution numérique.


Ces idées font partie depuis toujours de mon combat quotidien.

Comments

Anonymous said…
Une initiative est en cours au parlement concernant la gestion des connaissances.
En cherchant "europarl knowledge management" dans google, on tombe sur l'implémentation du budget 2008
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En effet, en date du 17 octobre 2007, le Bureau du Parlement européen a donné son aval pour ce projet, budgétisé à quelques millions d’euros.
J’ai eu l’honneur que mes documents, transmis préalablement, aient servi à cette décision, et à cette occasion, j’ai reçu les félicitations de plusieurs collègues. Donc, «l'initiative" dont vous parlez, je pense bien que c'est la mienne.
Cela fait plus de 10 ans, depuis 1997, que je me battais pour ce projet. La gestion des connaissances, dans les administrations où «information is power» est un combat, et ce combat est loin d’être gagné aujourd’hui ...

Les dernières péripéties du projet le prouvent largement et nous posent un questionnement fondamental.
Fonctionnaire temporaire au Parlement européen, j'ai mené un travail d'"Etude de faisabilité d'une stratégie globale en matière de knowledge management au Parlement européen" dans le cadre d'une certification à l'Université Libre de Bruxelles en 2007. Le travail a été présenté en juillet, et obtenu une mention. Cette étude a fait le lien entre les directives alors en cours (Grech, Itala, Levai), les conclusions de certaines réformes internes (comme «Raising the game»), et la méthodologie de gestion des connaissances. La base de ce projet est une intuition visionnaire que j’ai matérialisée à force de détermination. Le programme proposé est la coordination de 10 années d’expérience à des postes et selon des statuts divers, qui m’ont permis l’impensable, voir différentes facettes d’un même puzzle. Et si cela a pu marcher (finalement si vite !), c’est que je m’étais positionnée en « nœud fort » au sens de la sociologie des réseaux –
J'ai également et surtout travaillé par la base en proposant la méthodologie et la création d'un réseau interne, sur base volontaire.
Ce document de vulgarisation, parmi d'autres, a circulé auprès des décideurs et dans le réseau :
http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre14941.html


Si vous voulez avoir mon avis sur l'évolution de ce projet : la question à se poser sérieusement aujourd'hui est celle du pouvoir et de l’intégrité du pouvoir. Gestion des connaissances et pouvoir sont-ils en effet compatibles ?
Pour la petite histoire, et à titre de réflexion sans amertume et sans citer de nom, un haut fonctionnaire politisé a repris ce grand projet sur son curriculum vitae dans le cadre d’une promotion. Il a obtenu cette promotion et veillé à ce que mon poste qui était prolongé reste vide avant de décréter que, parlant 5 langues, de double nationalité, et ayant fait tout ce travail, je n’étais pas parmi les 4 « meilleurs » dans le cadre de la procédure de titularisation de mon contrat, procédure d’ailleurs enclenchée par les projets que j’ai initiés ....


Il y a des mots qui sont la chair de quelquechose, des mots vivants, et ensuite cela devient vide, comme une pâtée que l'on donne à un public affamé ...

Il n'y a pas de gestion des connaissances sans intégrité et comme l'écrivaient Nonaka et Takeuchi "Knowledge is true belief" –
Alors l’initiative dont vous parlez ? la gangue d’un fruit vide, et pour un arbre à paroles pour alimenter la babel des langues …

Une petite pierre a été posée, à peine, et aussitôt démise, malmenée …
Oter la foi d'un projet, est-ce condamner ce projet à mort, lui ôter toute substance ?
Et cela nous mène à de vastes questions : non seulement l'intégrité de ces organes "démocratiques" mais également à la question d'une forme de corruption larvée, peut-être pas consciente, en leur sein -

La politique sans qu’on y prenne garde devient affaire de famille; l’argent public devient l’argent d’une famille, d’un clan. On prétend éjecter les gens de leur pensée, les dépouiller de leur apport intellectuel. Mais alors, il n'y a plus de place pour les vrais projets. Tout devient du bluff, et ceux qui sont censés y travailler ne savent que trop bien de quoi il retourne.

Le projet de gestion des connaissances au Parlement européen continue sans la femme qui lui a donné chair : est-ce un projet en gestion des connaissances, discipline qui place l’humain au cœur de l’organisation et pour qui tout apport doit être valorisé ?
La politique s’est occupée de moi, à mon tour de m’occuper de politique ?
J’aurais aimé interpeller les élus et les candidats à l’élection autour de cette affaire, qui n’est pas mince puisque la gestion des connaissances est le fer de lance de l’Europe, la pierre d’achoppement de son credo.
Malheureusement, comme tout ce qui se fait trop souvent au niveau européen, c’est un sujet par trop élitiste : les citoyens eux-mêmes ne peuvent pas se rendre compte de ce que cela signifie pour eux.
Mon histoire, certains la jugeront triste ou personnelle : je ne pense pas que ce soit le cas.
Toute expérience signifie quelquechose.


PS : Entre nous, vous devriez vous identifier car "anonymous" n'incite pas à communiquer en toute confiance - j'ai l'impression de parler à un fantôme du passé ...
Anonymous said…
Je suis témoin du travail de Tina Noiret au Parlement européen pour l'implémentation de l'objectif "knowledge management - gestion de connaissances" et je corrobore tout ce que Mme. Noiret décrit et soussigne.

C'est effectivement à travers son initiative, un projet non-demandé, "spontané" - comme, d'ailleurs, beaucoup des projets des plus valables, qui sont maintenant institutionalisés, à l'insue de leurs auteurs, sous la signature de gens qui n'y ont jamais pensé auparavant -, que le "knowledge management" est devenu un concept - théoriquement - incontournable pour le progrès du travail politique et administratif du Parlement européen.

Malheureusement, pour l'instant, il ne s'agit que d'un objectif théorique, académique, que l'on utilise pour la propagande, puisque, sans les spécialistes enthousisastes en la matière, dont Mme. Noiret, éloignés, et en défaut de vrais spécialistes dans la "Maison", rien ne pourra être concrétisé.

Paz Carvalho
Unknown said…
Tina est une valeur sûre. Je pense qu'un jour viendra, des responsables du parlement européen feront appel à elle pour que ce projet de Knowlegde management devienne un véritable outil d'amélioration des performances du du parlement.
Pape SENE
Mille mercis pour ce témoignage inopiné, Paz.
Paz a non seulement obtenu l’un des prix de l’Egalité en 2006, pendant des années elle a mené de sa seule force de travail la barque de l’intranet , avec le seul José aux avirons, accomplissant un travail titanesque.
Paz, tu as pu voir comment la persévérance peut déplacer des montagnes. Pourtant partager l’information, mettre en réseau les connaissances n’est pas inné ni donné, comme l’indique cette expérience un peu étrange.

Il est bon de la partager, afin que cela ne se reproduise jamais, nulle part, et si possible, pour personne. C’est contraire à la 'philosophie' du partage des connaissances, qui ne fait que mettre en œuvre des comportements, des processus et des technologies facilitant et encourageant ce partage. L'aspect humain en est le centre.

Tu as cent fois raison de dire qu’il y a une méthodologie à suivre, sous peine de tomber dans la « propagande » comme tu dis, mais je dirais surtout une forme d’intégrité. Celles des visionnaires qui peuvent continuer à donner sans recevoir.


En suivant le conseil du premier intervenant sur ce post, j’ai cherché "europarl knowledge management" dans Google, et d’après les informations il semblerait bien que les mesures entreprises semblent tomber dans l’écueil numéro 1 de ce genre de programme : la technologisation.
Si les technologies de l’information et de la communication sont bien un outil privilégié, au sens où elles facilitent la transmission de l’information et permettent à tous un accès égal; si l’intranet est potentiellement l’outil privilégié de la gestion des connaisssances, ce n’en est pas la finalité.


Ainsi donc, sans vision holistique, l’essentiel est laissé de côté pour ne penser qu’à un « système » Knowledge Management … un logiciel très coûteux ? Avec quelle confiance de la part de ceux qui « savent » ? car la mémoire ne se perd pas vite ...
Une organisation est comme un corps. Si on l'ampute d'un doigt, le reste du corps se souvient.

Ainsi, toi, Paz, et le reste de l'équipe, vous vous souvenez ... même dans l'oubli.

Tina Noiret
Lunar Myfyrio said…
Voici notre pierre à nous


L'âme vendue pour un petit drapeau américain
Jouissant dans le palais des glaces
Moralisateur aveugle au bonheur illusoire
Coquille de noix sur des lames de fond
Et leurs reflets de surfaces faussement lisses

La trace d'une humanité véritable se fait curiosité,
N'étant pas gage de sanité dans cette fourmilière perdue.

Parmi les marionnettistes de miroirs,
Les psylles montrent la possibilité d'un ailleurs,
D'un soir
De vibrer un peu encore
Encore un peu, encore...

Avant peut-être de cesser de fuir

Et l'on se retourne, envahis d’un goût amer
Tels des amoureux qui se séparent au bord d’un quai
Un long manteau,
Emporté par quelques notes de piano
Le dramaturge se dresse, nu, sur sa crête.

C'est précisément là...

Là que l'on peut prendre goût au café des nuits de veille
Les volutes nous emportant vers des cimes,
Esquisses des anciens idéaux ensevelis.
Et l'on se met à rêver, face aux reflets de Lune,
D’un serpent se glissant dans les eaux
Se miroitant sur les ondes du lac …

Où l'on s'assoupit.

Lunar Myfyrio & La suite des pensées d'une dérangée

http://la-suite-des-pensees-d-une-derangee.skynetblogs.be/

Bien à vous, Tina
Magnifique, chère Lunar Myfyrio.

Je découvre votre pierre" sans doute des années plus tard.

Pur bonheur. Merci.

Bien à vous, Lunar.

Tina Noiret

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