Déjeuner à Luxembourg

Architecte. Traducteur. Architecte-traducteur. Enquêtons sur son statut. Architecte avant tout, se dit-il ainsi… Architecte donc. Est-ce pour cela que son bureau n’a plus de murs, mais des vitres, tout en haut de la tour, ici devenue presqu’infinie, tout là haut. Quel étage, déjà ? L’étage du langage. L’étage où toutes les langues sont traduites. Tour magique, tour devenue extrême, au bout du monde, d’où il revient sans doute, pour savoir ainsi parler de la complexité.

Un peu italien, un peu grec, à traduire donc d’abord. Avec quelle bouche, quel passé, quelle mémoire ? Traducteur mais de quelle langue ? A représenter ou pressentir quel sujet ? Architecte- traducteur, donc. Babel des documents épars. Traducteur d'espaces, architecte qui abat les murs pour creuser des passerelles entre ici et là-bas, à l’infini des textes … peut-être. Je le vois abattre les murs de son bureau pierre à pierre, comme l'on amène les oiseaux au ciel, un peu stressé, mais curieux, très curieux. Les parchemins virtuels se déroulent alors d’un homme à un autre, à travers tous les temps. Ils les envoie ainsi dans d’autres pays, là où ces mêmes tours s’élèvent sans murs pour rencontrer la lumière. Bêtes blessées reconquises, les documents se souviennent alors de ce qui les compose en substance, feuilles d'arbres, palimpseste, pierres mal équarries, des branches inachevées moins que mortes… Elaguer, structurer, reconcevoir. Créer. Les documents aujourd’hui sont volatiles, leur trace dans les ciels mêmes n’est que virtuelle.


Abouti architecte de l’immatériel, quand il faut en venir aux concepts, aux documents, aux échanges. Passerelles entre les langues, passages d’une tour à l’autre, d’une pièce à l’autre : architecte-traducteur.
Mais ensuite. Traduire est long et fastidieux.
@lors.


Architecte des rêves apprivoisés dans l'ombre de la connaissance - Magicien horloger qui sait truquer les rouages et œuvre plus vite que la lumière, moins que les saisons, que le froid et l'eau dégelée.

D'architecte devenu Grand Traducteur, à traduire les textes que d’autres ont écrit, documents dont on recherche le sens dans l’éternité. D’archtecte-traducteur le voici face au sens immatériel. Il jongle avec les signes et leur interprétation.
Quel est le début et la fin, le sens et la finalité de ces longs textes ? œuvre humaine, œuvre collective, il passe à Grand Architecte enfin, près d’un Dieu. Revenons à la matière travaillée. Disséquons cette matière, ces documents, leur passé gelé, leur éternité de glace, leur avenir glorieux dans le cyberspace.
Notre mémoire, notre avenir.


Ici il s’arrête. La complexité. … un souvenir de trop, un remords à délaisser…

Pourtant il ne craint rien il attend : il lance un coup de dés au monde, le monde finira bien par lui répondre.


Un peu italien, un peu grec, on ne sait pas trop.
A Luxembourg, il travaille en haut d’une tour, dans une pièce en coin, dont les murs sont des vitres.
Et de là haut il nous regarde, tandis que nous passons.

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