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Showing posts from 2007

Un homme libre

Gitan et député européen - Il retient les images. Vivre passionnément, chaque instant, dans le respect des êtres : se dit-il ainsi. Nomade, il vit dans une roulotte. Quand il a le temps, il ajoute quelques pierres à cette maison qu'il construit lui-même, tout là bas, j'ai oublié où. Le Feu, la glace passent entre les mailles des mots. Et la Mémoire ? plusieurs strates, plusieurs couches permettent de vivre, à des niveaux, à des endroits différents. Toujours à l'aise, toujours chez soi. Partout. Silence dans les regards. L'emploi et le cirque, une image puissante, avec la Commission européenne : une tête dans la gueule d'un lion. Manifestation ce samedi en France. Je n'y serai pas. Regrets de je ne sais quoi. Il dit qu'il est capable de classer les expériences dans des cases, bien compartimentées. Je dis : dangereux . Je pense : "un Homme Libre, encore vivant. La vie lui a permis d'y croire encore. " Je lui raconte confusément les bribes, les rê

La Poétesse

Elle écrit avec sa voix   ses cordes vocales et orales   elle écrit avec ses mains   avec ses pieds   avec ses yeux    l'eau et le feu  Elle chante avec ses oreilles   d'une voix étrange   exsangue  allègre  à l'aigre  Vois !  vois comme elle danse sur sa tête  et toutes ses dents    Astres et désastres  la Poétesse  la Poétesse

Supernovae cinétiques

Au crépuscule absent J’ai trouvé la rivière La nappe souterraine Qui abrite le vent Et les mirages Feuillages transparents Eaux troubles On croit la pierre Renaissante Qui scintille à travers l’eau Force inerte Murmure secret De la matière Supernovae cybernétiques Je me rejoins de l'autre côté de l'hémisphère En face de mon écran Les sirènes cinétiques plongent dans l'invisible abysse et ramènent en chantant un talisman virtuel

Un artiste écologiste

Andy Goldsworthy : sculpteur de cairns, de l'air et du vent. Sculpteur d'espaces et de matières vivantes, pierres, grandes forêts, feuilles, brindilles et aubépine sauvages. Voyageur infatigable d'un bout à l'autre de la planète. Son Arche fait le tour de la Terre, comme un anneau protecteur. Architecte qui s'habille de ses propres œuvres pour lutter contre la pluie et les tourmentes, contre les regrets superflus, un brin d'aurore à la main. Eleveur de murs comme l'on élève un précieux bétail… apprivoiseur de rêves et d'espoirs retardataires. Infatigable Arpenteur du Temps qui passe et qui trépasse. ".Je le vois amener les pierres et matériaux utiles à son art, comme l'on amène la troupe aux champs, en transhumance ou à l'étable. . Bêtes blessées, des feuilles d'arbres, des pierres mal équarries, des branches inachevées moins que mortes… un cheptel à dresser, nourrir et rassembler selon l'ordre immuable de la nature et l'homme r

Entre-voix

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Dans la nuit factice tombent des mots propices aux flammes et aux arcanes sirènes immortelles pour dire encor tout l'or d'alors les météores et leur décor explorent accord dehors _l'effort_ d' êtres sans voix et l'âme étrange des machines [au repons] Lomographie de l'irréel l'entre-voix cosmique des inforoutes te hèle avec son bruit supersonique [d' astres en désastres] Mémoire virtuelle de l'infini prolixe l'ombre magnétique apocalyptique de pas sans toi [vers l'entre-chose] nixe d'espaces et de miroirs mouroirs anthracites Quelques autres paroles A dénombrer dans l'opaque tacite le silence magique des fils électriques (Dans la nuit oblique - entre l'autre et moi)
Sur internet La Mer imaginaire charrie des plumes de mouettes et de varechs contre les vagues et les coquillages des Voix virtuelles Sempiternelles les connexions ne veulent pas mourir ne veulent pas pourrir J'allume des feux sur les glaciers informatiques Telle une naïade de l'aube égarée dans les minuits Je marche sur les ciels Cybernétiques Le vent emporte nos âmes volatiles J'allume un feu follet Et je me signe

Ulysse et les sirènes

Message perdu concernant une exégèse d'un texte de Mallarmé dimanche 28 août 2005 La "vieille" traduction d’ Auguste Morel n’a-t-elle pas été revue par Valery Larbaud Stuart Gilbert et ... Joyce lui-même. Quant à la « compréhension approfondie » et éclairée du texte, l’essentiel, ici comme ailleurs, est de ne pas comprendre : passivité posthume. « Je n’ai créé mon œuvre que par élimination » nous dit Mallarmé. L’ « écriture du désastre » « nie l’existence de ce que je dis mais aussi l’existence de celui qui le dit » (Blanchot). L’ « absente de tout bouquet » donne ainsi place à l’ « incessant » « ressassement éternel ». Nouvel essai, nouvelle parole qui s’ajoute à l’ancienne pour lui conférer une vie élargie, mêlée multipliée par une interprétation de plus : juste un léger fond d’insectes bruissants dans la campagne comme un chant de kri-kri mutants. Certains écrivent pour ne pas mourir, d’autres parce qu’ils sont morts déjà, d’autres encore écrivent n’écrivant pas : à ch

Intense dit-il

J'ai cessé d'écrire comme de vieillir un soir d'avril. Ce soir-là la mer était brune, marron, et presque noire aux confins. Elle charriait déjà sur les brise-lames une odeur d'algues, de parchemin et de pourriture. Dans cette écume, j'ai jeté pêle-mêle un bon milliers de pages éparses, mêlées, une centaine de nouvelles, deux ou trois romans inachevés, un essai et des milliers de rimes sans suite, sans vers. Une boue de mots et de souvenirs qui depuis des lustres ne pesaient presque plus rien, à peine l'âme des morts dans les sarcophages. C'était en avril 2000, je m'en souviens et la mer ce soir-là, semble-t-il, crachait un vent plus sauvage, comme si elle brassait les souvenirs des écrivains déchus de toute la planète. Odeur de parchemin, d'algues pourris, de cadavres, et de renaissances. Sac et ressac de mots perdus, venimeux, abandonnés aux tourments de la matière. Un goût amer de sel, de souvenirs séquestrés, éparpillés au vent, à l'océan, à l

Ondines

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Conques garnies de cendres et de chants De mots perdus à l’audace du vent à la face des éthers amers ou délétères Décor d’écorces imaginaires Cuit par l’hiver de la voix Dégénérescence des silènes Et des mystères déficients «Absalon ! Absalon !» Depuis quand luttez-vous ? Sirènes ... licornes ... Ondines noyées dans les cyberspaces leurs traces Est-ce lutter ? La Joie de perdre - Si reines et vaines Brassant l’univers impersonnel La vague absente La crête toujours montante Du réseau virtuel Le seul espoir tangible Des derniers désespoirs Fragiles Le même ciel câblé sous-marin des océans élan des absents

Silent Creek

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La fiction frappe à nos portes C’est l’histoire d’un pengouin d’Antarctique qui réalise que le changement climatique de la planète, la fonte des glaces et des icebergs polaires va avoir un sérieux et fâcheux impact sur sa communauté qui déjà commence à manquer de ressources pour les générations futures. Afin que les pingouins ne deviennent pas une espèce en voie de disparition, ce pingouin qui a don de parole décide donc d’entreprendre un voyage aux Nations-Unies et d’être enregistré comme orateur. "Pouvez-vous monsieur s'il vous plaît m'inscrire sur la liste des orateurs du congrès ?". Mais cela est impossible car sa planète n’existe pas, pas encore. Et celui qui n'appartient pas à un pays n'a pas de voix. Il doit donc commencer par les formalités administratives visant à faire de l’Antarctique un état, alors seulement il pourra s’exprimer en son nom ou plutôt celui des siens, car l'Antarctique est une République de la Liberté - une u-topie ? - où tous s

Saint-Jacques