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Showing posts from November, 2006

Absurde

En relisant quelques oeuvres de Camus par temps froid et morne (c'est l'hiver), quelques citations me frappent en plein visage, au fur et à mesure : "L'absurde naît de la confrontation de l'appel humain avec le silence déraisonnable du monde." ( in Le Mythe de Sisyphe). "Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux." (in Caligula ). "Celui qui ne répond pas reste enfermé dans sa réponse" écrivait Maurice Blanchot. Nous restons enfermés, nous n'appelons ni ne répondons, lovés dans notre coquille vide, finalement nous ne savons que trop que les signes sont faux et ce que nous interprétons, ce que nous aimons nous concerne uniquement. Alors, à quoi bon ces quelques mots ? signes dans l'océan, cygnes flottant dans les nuages, ages de pierre et hier nu. A quoi bon ces murmures, ces sons finalement inarticulés ? Soliliques pour les absents, stèles funèbres aux fantômes et aux anges déchus. Hé ! bien ! c'est que cela comporte égalem

Spilliaert, sur la digue des fantômes

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Du 22 septembre 2006 au 3 février 2007, une exposition rétrospective se tient au musée des Beaux-Arts de Bruxelles. Léon Spilliaert est né à Ostende, sur la côte belge. Toute son œuvre retrace l’ambiance fantasmatique de la ville devenue imaginaire, magique, universelle. La même ville, autre, transpercée de regards intérieurs et de quasi murmures au fond de la mer immense, la mer du Nord, comme autrefois. Attentes, angoisses peut-être, le long des digues grises et des brise-lames empoisonnés d’algues, épouvantés de vents, au travers de visages infra-humains l’on retrouve encore quelques rêves, quelques débris, quelques presque cauchemars - des noms d'autrefois, d'ici ou d'ailleurs - Edvard Munch, James Ensor, Fernand Khnopff, Emile Verhaeren, Maurice Maeterlinck - Solitudes diverses, Vertiges. Alors je l'aperçois, discrète sous ses écouteurs : une collègue journaliste regarde l'exposition elle aussi. Jeune femme de talent. Petit signe de reconnaissance, d'amitié