Posts

Showing posts from December, 2006

InLibroVeritas

Image
Egalement paru dans la revue Politique http://politique.eu.org/actualite/49.html

Veille

Ce matin, une amie m'appelle très tard dans l'après-midi. C'est un lapsus bien sûr : dire que l'une et l'autre avons émergé un peu tard aujourd'hui. Nous avions convenu d'aller au cinéma. Curieusement, nous avons passé l'une et l'autre la soirée d'hier seules, interminablement. Moi, sur mon lieu de travail, où j'ai d'ailleurs squatté le bureau d'un ami ... Elle me dit avoir bu, fumé, regardé des films juqu'à 5 heures du matin ... J'imagine donc aisément son état. Peut-être n'irons-nous pas au cinéma, mais juste manger. Ce matin, donc, réveils solitaires, avec peu d'obligations et le temps infini à notre disposition .... Solitudes du XXIème siècle ... Se réveiller ainsi seule m'arrive souvent quand je dois voyager à l'étranger, lorsque je ne suis pas chez moi, ou lorsque je loge à l'hôtel. Mais là c'est différent : il faut courir quelque part, se dépêcher d'aller travailler etc ...... Se retrouver do

Eldorado - le Philarmonique - le Mudam

Nuit lumineuse, éclats du silence, fragments d'espaces-temps cinétiques. Par la fenêtre de mon bureau, j'ai vue solitaire sur le Philarmonique achevé cette année, tout en marbres, picoré de givres, forme surnaturelle et douce sur ce froid plateau du Kirchberg qui héberge institutions et sociétés internationales. Méga-instrument taillé par un ogre à défaut de fée, il chante muettement une étrange sonatine qui m’attire dans l’air d’automne.  En contrebas, il y a le musée d’Art Moderne, le Mudam . « Eldorado » : titre de l’exposition en cours. Est-ce un musée ? rien n’est moins sûr. Le Mudam est une oeuvre en soi et conçu comme tel. C’est un peu une descente vers un autre monde. Il faut suivre d’abord un chemin bordé de panneaux où posent et s’exposent, en noir et blanc, une série de corps répétés, anonymes, contrastes alternés sur affiche. Quelques arbustes renforcent encore l’impression d’isolement, de détachement. On est peut-être ici au début ou à l’extrême fin du monde.

Déjeuner à Luxembourg

Architecte. Traducteur. Architecte-traducteur. Enquêtons sur son statut. Architecte avant tout, se dit-il ainsi… Architecte donc. Est-ce pour cela que son bureau n’a plus de murs, mais des vitres, tout en haut de la tour, ici devenue presqu’infinie, tout là haut. Quel étage, déjà ? L’étage du langage. L’étage où toutes les langues sont traduites. Tour magique, tour devenue extrême, au bout du monde, d’où il revient sans doute, pour savoir ainsi parler de la complexité. Un peu italien, un peu grec, à traduire donc d’abord. Avec quelle bouche, quel passé, quelle mémoire ? Traducteur mais de quelle langue ? A représenter ou pressentir quel sujet ? Architecte- traducteur, donc. Babel des documents épars. Traducteur d'espaces, architecte qui abat les murs pour creuser des passerelles entre ici et là-bas, à l’infini des textes … peut-être . Je le vois abattre les murs de son bureau pierre à pierre, comme l'on amène les oiseaux au ciel, un peu stressé, mais curieux, très curieux. Les