Adieu Jan Sanders

Une lumière partagée Il y a des photos qui ne se contentent pas de capturer un instant : elles retiennent une présence, un lien, une vérité. La vie de Jan qui n'est plus. Celle que je partage aujourd’hui en fait partie. Elle a été prise au château de Beersel, lors d’un repas simple et chaleureux, un moment qui paraissait alors anodin mais qui, avec le recul, révèle toute la profondeur d’une rencontre rare. On y voit mon fils, rayonnant comme toujours, enlacer tendrement les épaules frêles de son ami peintre, son mentor. Deux artistes, deux âmes sensibles, deux cœurs ouverts, avides de vivre et d'aimer. Leurs yeux sourient, leurs lèvres aussi. La complicité entre eux est palpable, presque dans l’air même de la photo. Une bougie rouge brûle devant eux, sa flamme dressée comme un petit phare, diffusant une lumière douce qui éclaire leurs visages et semble souligner ce qui les unissait : la passion, la création, l’amitié. Cet homme, ce peintre au regard heureux, se battait alors contre la maladie. Et pourtant, sur cette image, rien n’appartient à la souffrance. Au contraire : tout est chaleur, force et douceur. Sa Joie irradie. Mon fils, lui, entourait son ami d’une tendresse vraie, d’une affection rare. Une affection qu’il donnait naturellement, comme on respire. C’est moi qui les avais présentés l’un à l’autre, un jour, sans imaginer que cette rencontre deviendrait pour eux un soutien mutuel, une source d’inspiration. Leur entente fut immédiate, leur admiration réciproque. Ton fils à un grand talent me disait Jan, et j'y croyais. Aujourd’hui, alors que je lui dis adieu sous ce titre qui me brise, j'offre cette image pour montrer leur beauté : celle qui résiste, celle qui reste, celle qui illumine encore. Cette photo témoigne de l’amour, de la loyauté, de l’art, de la transmission. Elle dit beaucoup sur eux, et un peu sur moi aussi, sur ce bonheur que j’ai eu d’être la passerelle entre ces deux êtres talentueux qui se sont immédiatement reconnus comme père et fils. dans un lien de filiation artistique et spirituelle. Que la flamme de cette bougie, qui brûlait ce soir-là devant eux, continue de briller aujourd’hui dans la mémoire de ceux qui les ont connus, qui les ont aimés — et dans la mienne, a jamais.

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